Coup de coeur cinéma : L'étudiante et Monsieur Henri

Ce lundi je reçois une newsletter d'UGC me suggérant d'assister à la projection de L'étudiante et Monsieur Henri en présence de l'équipe du film le lendemain. Avec un tel nom, une histoire vite résumée et une durée de 1h45 je vous avoue que ma première réaction, c'est "non merci", pas envie d'aller m'ennuyer devant une énième banale comédie française... Et puis après réflexion, je me dis que l'histoire peut être sympa et que c'est toujours cool de rencontrer une équipe de film. Un peu à contre-coeur (parce que je me faisais une semaine X-Men) je finis par réserver ma place et aller au cinéma mardi soir.

Quelle surprise ! Moi qui avait peur de m'ennuyer, j'ai passé une super soirée, je n'ai pas vu le temps passer et j'ai adoré ! Le film, réalisé par Ivan Calbérac, est l'adaptation d'une pièce qu'il a lui même écrite, dans laquelle une jeune étudiante pétillante et un peu paumée emménage dans une chambre chez un vieux retraité bougon, chacun bouleversant la vie de l'autre. Loin d'être banale, l'histoire est une belle leçon de vie qui met en perspective les choix que l'on fait et leurs effets sur nous et notre entourage. La morale n'est pas niaise et simpliste pour autant, puisque comme Ivan Calbérac l'explique "le film montre que parfois, même quand on a trouvé sa voie et travaillé dur, ça ne marche pas, mais on ne lâche pas pour autant, c'est ça la vraie victoire."

Mais ce qui m'a le plus marqué dans L'étudiante et Monsieur Henri, ce sont les rôles, aussi bien écrits que joués. Les très fortes personnalités et répliques cinglantes donnent lieu à de savoureux échanges, interprétés à merveille par un excellent casting ! On retrouve Guillaume de Tonquédec, un peu effacé derrière un personnage naïf, en compagnie de Frédérique Bel, toujours aussi drôle dans un rôle un peu caricatural de bourgeoise catholique coincée. En tête d'affiche Claude Brasseur excelle, parvenant à se montrer doux et bienveillant sous un masque de vieil homme aigri et mesquin. Mais celle qui crève réellement l'écran, c'est Noémie Schmidt, une véritable révélation puisque c'est le premier rôle au cinéma de la jeune Suisse. Elle est jolie, sincère, convaincante et fraîche, et interprète une Constance qui,malgré ses errances, respire le bonheur et la joie de vivre. Son duo avec Claude Brasseur est hilarant, tant les personnages sont différents et se tiennent tête, tandis qu'elle impressionne aussi bien Paul (Guillaume de Tonquédec) que le public lors de scènes de séduction qui deviennent forcément drôles compte tenu du quiproquo.

L'étudiante et Monsieur Henri est un film très théâtral qui repose sur un humour irrésistible et d'excellentes interprétations. Si le film n'est pas spécialement novateur (on ne compte plus les adaptations récentes de pièces) il rafraîchit réellement le genre et on passe un excellent moment ! On me dit souvent que je recherche toujours de la qualité dans le visuel, dans le messages, dans le scénario, dans les interprétations, alors que parfois on a besoin de voir des films légers pour se changer les idées. Je ne suis pas d'accord, car on peut tout à fait avoir les deux, c'est juste beaucoup plus rare, mais L'étudiante et Monsieur Henri en est un parfait exemple que je ne saurais que trop vous recommander ! C'est clairement le meilleur film français que j'ai vu depuis Quai d'Orsay. C'était également un plaisir de rencontrer et d'échanger avec Ivan Calbérac, Guillaume de Tonquédec et Noémie Schmidt : humbles, accessibles, disponibles et passionnés !

Sortie le 7 octobre 2015