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16 décembre 2015

Cirque du Soleil : sous le Grand Chapiteau d'Amaluna...

Le 25 novembre dernier, c’est avec beaucoup de bonheur et une certaine émotion que j’aperçois peu à peu l’immense chapiteau du Cirque du Soleil s’élevant illuminé dans la nuit derrière les arbres du Bois de Boulogne. J’aime beaucoup le Cirque du Soleil, je l’ai découvert d’abord avec Saltimbanco, spectacle loufoque, poétique, coloré, et emblématique de la compagnie Québecquoise, lors de son passage à Lille. Je l’ai retrouvé de l’autre côté de l’Atlantique avec Dralion, une production plus récente, plus ambitieuse et plus immersive, puis Quidam, un voyage étonnant plein de symboles, de poésie et d’imagination. Et puis, après ces spectacles de tournée, le rêve est devenu réalité avec O : le spectacle résident au Bellagio de Las Vegas. Plus spectaculaire, plus magique, plus ambitieux, plus immersif : si l’univers reste le même, mêlant poésie et fantaisie, l’expérience est radicalement différente. Il restait cependant une forme de spectacle que je n’avais pas encore vu, la plus traditionnelle, celle à l’origine même de la compagnie : sous chapiteau, ou plutôt sous le Grand Chapiteau. Alors après une annulation bien compréhensible le 15 novembre, c’est une soirée que j’attendais depuis longtemps qui se profilait, alors que je m’approchais de cet immense chapiteau, d’autant plus que le spectacle présenté, Amaluna, m’enthousiasmait davantage que les précédentes tournées !

Amaluna

Dès l’entrée dans le premier chapiteau (le hall, en quelques sortes) je passe du monde réel à celui du Cirque du Soleil : l’environnement est chaud et réconfortant, comme un cocon, et fantaisiste à l’image de la compagnie. De majestueux lustres abstraits habillent les mâts, des centaines de petites ampoules illuminent les lieux décorés de visuels d’Amaluna, et l’odeur du pop-corn frais vient caresser les narines tandis qu’on jette un œil à la superbe (et très chère) boutique. Puis j’entre sous le Grand Chapiteau, et soudainement je comprends mieux pourquoi on m’a tant recommandé un spectacle du Cirque du Soleil sous chapiteau : bien loin de l’environnement sombre, froid, géométrique et métallique d’un zénith, le Grand Chapiteau est une sorte de bulle sans ligne droite, lumineuse, immersive, presque protectrice. Un environnement qui correspond bien mieux à l’univers et à la philosophie du Cirque du Soleil, et qui permet d’installer une arène circulaire où aucune place n’est très éloignée de la scène, ou, devrais-je dire, de la piste.

Cirque du Soleil Le Grand Capiteau

La décoration est simple, sobre même : de grands lustres évoquent des végétaux, de longues tiges courbées rappellent les bambous, la forêt et au centre trône un immense (et pourtant petit, à l’échelle du Grand Chapiteau) bassin. L’éclairage chaleureux fait le reste et avant même le début du spectacle je me sens déjà transporté dans un univers fantaisiste et exotique. Car dans Amaluna c’est au cœur d’une île mystérieuse que la déesse Prospéra invite les femmes à célébrer le passage de sa fille Miranda à l’âge adulte. La cérémonie est alors prétexte, pour chaque déesse, à un rite de passage, et pour chaque artiste, à un numéro spectaculaire et envoûtant, tandis qu’une tempête amène un groupe de naufragés sur l’île.

Sous le Grand Chapiteau - hall Sous le Grand Chapiteau

Ainsi pendant deux heures s’enchaînent les numéros plus spectaculaires les uns que les autres. On retrouve de nombreux classiques du cirque : jonglage, cerceaux, mâts chinois, acrobaties en tous genres… toujours sublimés par les costumes, la musique, l’éclairage et la mise en scène propres au Cirque du Soleil. Comme souvent le Cirque du Soleil réinvente les classiques et surprend, comme avec ce duo de clowns homme-femme qui ne s’expriment qu’en mimes et bruitages et se révèlent aussi attachants qu’hilarants, ou encore un numéro spectaculaire de barres asymétriques où les acrobaties s’enchaînent à un rythme endiablé, soutenues par une musique dynamique et où la piste entière se met à tourner ! D’autres numéros surprennent davantage encore, comme un superbe ballet aérien de valkyries, ou cette séquence, beaucoup plus intimiste, où Miranda qui s’amuse dans l’eau du bassin à travers de superbes figures millimétrées, rencontre la déesse de la lune, réalisant des figures spectaculaire au sommet du Grand Chapiteau. Pendant un moment tout le reste semble s’effacer tandis que la jeune rencontre l’aînée, la grâce rencontre l’agilité, l’eau rencontre l’air et l’insouciance rencontre la sagesse. Mais le numéro le plus spectaculaire, le plus émouvant et le plus inoubliable reste pour moi -et pour beaucoup de spectateurs, j’en suis sûr- celui de la déesse de l’équilibre qui saisit une nervure de palmier, la fait tenir en équilibre sur une autre, puis une autre, et ainsi de suite 13 fois de suite pour réaliser un mobile délicat, fragile, beau, et surtout éphémère. Lorsque 13 nervures tiennent en équilibre l’une sur l’autre, c’est à peine si l’on n’ose respirer !

Amaluna - barres asymétriques*

Amaluna - Miranda*

Amaluna - Déesse de l'équilibre*

De nombreux autres personnages peuplent l’univers d’Amaluna, comme les lézards, les amazones, d’autres déesses… et nous font voyager dans un univers féminin, exotique et mystérieux, au rythme d’une musique aux sonorités rock, interprétée en live par un orchestre entièrement féminin. Si l’on y retrouve la signature du Cirque du Soleil à travers les arts du cirque, les personnages loufoques, les numéros spectaculaires, et surtout le soin apporté à la mise en scène, aux costumes, aux décors, à la musique, aux éclairages, mais aussi à l’histoire, aux symboles et aux personnages, Amaluna se démarque néanmoins par son casting plus féminin, son univers exotique, et surtout en faisant finalement plus dans le beau et l’immersif, que dans le poétique et l’étrange. Le plus difficile après une telle soirée, c’est de quitter le Grand Chapiteau et revenir brusquement à la réalité en prenant le métro pour rentrer. Je suis ravi d’avoir vu Amaluna, tant pour le spectacle en lui-même que pour l’expérience du Cirque du Soleil sous le Grand Chapiteau. Si rien n’égalera jamais O dans mon cœur, Amaluna est cependant le plus beau spectacle de tournée du Cirque du Soleil que j’ai vu à ce jour.

Cirque du Soleil Amaluna

A voir jusqu'au 3 janvier 2016 à la Plaine Bagatelle à Paris, puis en tournée Européenne.

*crédit photos : Cirque du Soleil.

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