Ma 1ère visite au Futuroscope - partie 1
Entre deux gros voyages, je suis toujours curieux de découvrir de nouveaux parcs en Europe. Après Efteling et Port Aventura récemment, cette année c’était le tour du Futuroscope. Il attisait ma curiosité depuis longtemps, mais je n’avais encore jamais eu l’occasion d’y aller. Si le trajet jusqu’à Poitiers est nettement plus facile à faire maintenant que j’habite à Paris, c’est surtout l’inauguration d’un nouveau spectacle nocturne créé par le Cirque du Soleil qui m’a décidé. Pour mieux en profiter nous avons réservé une nuit au sobrement nommé Hôtel du Futuroscope, et ajouté un pass premium pour bénéficier d’accès privilégiés à certaines attractions.
Samedi 9 juillet, 7h43, notre TGV quitte la gare Montparnasse, direction Poitiers : les fans de parcs se lèvent toujours (très) tôt ! Comme Disneyland Paris, le Futuroscope dispose de sa propre gare, et il nous faudra à peine 1h50 pour y arriver. On est accueilli sous la grisaille et la fraîcheur dans une gare vide et froide, au milieu de vieux entrepôts, drôle d’ambiance !
En attendant l’ouverture du parc, on dépose notre pette valise à la bagagerie qui, moyennant 10€, la transmettra à l’hôtel, et on récupère nos pass premium au guichet Futuroscope. A 10h les employés nous invitent à entrer dans le parc, car oui, l’entrée se fait directement dans la gare, alors qu’une longue passerelle nous sépare encore du parc. On entre ainsi « officiellement » sans avoir vraiment l’impression d’y être, c’est surprenant.
Mais au fur et à mesure que l’on avance sur la passerelle au-dessus des routes, se dessine devant nous la skyline particulière du Futuroscope, composées de grandes formes géométriques et épurées. Et sans trop s’en rendre compte, nous voilà dans le parc. Depuis la gare TGV on arrive par le fond du parc et non l’entrée principale, ce qui nous permet d’accéder rapidement à certaines attractions prisées.
C’est toujours fascinant, pour un passionné, de découvrir un nouveau parc, où tout est à explorer, des allées aux attractions en passant par le layout, la signalétique, la thématique ou encore l’architecture. En revanche, ma première impression est mitigée, car cette partie du parc n’a pas vraiment de structure, avec des pavillons simplistes séparés par de grandes pelouses.
Mais la première attraction sur notre liste est déjà ouverte, avec très peu d’attente : Arthur, l’Aventure 4D. En façade, le parc l’autoproclame « meilleure attraction au Monde » (en fait, elle a reçu un TEA Award saluant sa qualité, ce qui n’est pas exactement la même chose), c’est dire si la promesse est forte ! On ne verra pas grand-chose de la file d’attente cette fois-ci, et on entre presque immédiatement dans la salle principale où 4 simulateurs font face à un immense écran Omnimax. On baisse nos barres de sécurité, on enfile nos lunettes 3D et… une opératrice nous explique l’histoire avant que les lumières ne s’éteignent, étonnant. S’en suit une aventure mouvementée dans l’univers d’Arthur : la combinaison entre simulateurs dynamique et 3D tout en profondeur se révèle très immersive, la licence est plutôt qualitative, et les effets 4D à bord font le reste. Seul bémol : l’avant et l’après cassent complètement l’immersion, un sentiment qui sera récurrent dans le parc.
Arthur reste néanmoins une très bonne attraction, qui donne envie d’en voir plus ! Juste à côté, Danse Avec Les Robots affiche également un faible temps d’attente. Changement d’univers : musique techo, mapping vidéo, lumières… l’ambiance est psychédélique dans ce pavillon où l’on découvre un ensemble de 10 bras robotiques Kuka. Au rythme de « Hello », de notre hôte Martin Solveig, on prend place 2 par 2 dans ces robots, on choisit une intensité 2 sur 3 pour cette première et c’est parti. Le bras nous soulève à toute vitesse pour nous mettre sur le dos, avant de nous faire plonger en tournant vers le sol, puis de nous relever la tête en bas. L’attraction est nettement plus intense qu’elle n’en a l’air, mais très fluide. Rien qu’en niveau 2 on se retrouvera souvent avec la tête en bas, retenus uniquement par notre harnais, ce qui, je l’avoue, me stresse un peu. C’est clairement une attraction à ne pas louper, car la seule qui bouge un peu dans un parc où le visiteur reste très statique, mais finalement assez basique, puisque nous avions découvert ces robots à bord de Harry Potter and the Forbidden Journey à Universal’s Islands of Adventure, avec en plus des sensations, une expérience nettement plus immersive.
On sort quelques minutes avant qu’une séance de Le Petit Prince ne débute au Studio 16. On s’y arrête par curiosité, mais on ne découvrira qu’une banale salle de cinéma projetant un film mignon, sans plus. Seule la 3D, excellente, vaut le détour.
Un peu plus loin, dans le même bâtiment, on découvre L’Age de Glace 4D. Sans même utiliser notre pass premium, on attendra à peine 5 minutes avant d’entrer dans une salle de projection littéralement glaciale, où des « peaux de bête » sont à disposition pour se couvrir, original ! Pour l’immersion, on repassera : la décoration est légère légère, l’écran est éteint, et l’opératrice nous donne les grandes lignes de l’intrigue avant de lancer le film. L’attraction n’est finalement qu’un banal cinéma 3D avec quelques effets sensoriels classiques (souffle, jets d’eau, affaissement du sol.) Même le fond me laisse perplexe : Sid et ses amis découvrent un monde souterrain peuplé de dinosaures, mais c'est très décousu. Et pour cause : Marianne, qui connaît mieux la saga que moi, me dit qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’un enchaînement d’extraits du film ! Ça reste ma grosse déception du parc.
En sortant, le brouillard s’est dissipé et le soleil brille, ce qui rend le parc nettement plus agréable. On se dirige ainsi vers le Kinémax, l’un des pavillons les plus emblématiques du parc représentant un crystal de quartz qui semble jaillir du sol. A l’intérieur il est tout aussi spectaculaire puisqu’il abrite le plus grand écran Imax d’Europe : 600 m², doté de la meilleure technologie de projection : Imax 4K laser 3D ! On y découvre, dans La Loi Du Plus Fort, les péripéties d’un tamia et d’une souris scorpion pour survivre dans la nature. Un peu court, décousu et hors sujet, le film n’est finalement qu’un prétexte pour découvrir des images d’une luminosité, d’une clarté et d’une précision hallucinantes. Ce n’est cependant pas franchement la meilleure « démo » qu’ils pouvaient trouver car la palette de couleurs et l’univers visuel restent très limités. Avec une telle technologie j’aurais aimé voir des paysages, des villes, des forêts, des montagnes, du mouvement… bref quelque chose de waow et de plus varié.
On sort du Kinémax face au lac, resplendissant sous le soleil : ce côté du parc a l’air nettement plus intéressant que celui que l’on a exploré ce matin ! Mais ça sera pour plus tard, car avec un petit déjeuner pris il y a 4h dans le train, on a faim. Pour ce midi, on a choisi de tester le Comptoir du Monde, un fast-food classique de parc à thème, un peu cher mais pas mauvais.
En sortant du restaurant on s’aventure dans la deuxième partie du parc. On contourne un immense amphithéâtre pour arriver sur une longue allée en hauteur qui nous offre, d’un côté une vue panoramique sur un lagon, des jets d’eau, de nouveaux pavillons et des chemins qui serpentent à travers cet univers aquatique, et de l’autre les pavillons découverts ce matin sous un angle spectaculaire. Vu d’ici et sous le soleil le parc a des airs d’Epcot : quelque chose de très conceptuel, épuré et géométrique, vraiment magnifique.
Notre promenade nous amène ainsi jusqu’à l’autre extrémité du parc où se trouve l’une des dernières nouveautés : La Machine A Voyager Dans Le Temps, la fameuse attraction des Lapins Crétins. Récompensée par un TEA Award, l’attraction est le seul parcours scénique du parc. Avec 40 minutes d’attente affichées, on dégaine notre pass premium et on embarque immédiatement. On prend place sur des toilettes (!), on enfile nos lunettes 3D, et commence une aventure à travers le temps. Après autant de films 3D, c’est sympa de prendre place dans un véhicule, mais l’attraction reste finalement basée presque exclusivement sur… des écrans ! Elle est agréable mais assez courte et les effets sont redondants : vent, éclaboussures, vibration… On reste très loin des spectaculaires Spiderman ou Transformers d’Universal. Sur le fond, j’avoue également ne pas être très réceptif à l’humour simpliste et absurde des Lapins Crétins. Ce que j'ai beaucoup aimé, cependant, c'est que du début de la file d'attente à la toute fin de l'attraction l'immersion est soignée et totale.
Juste en face se trouve l’impressionnante façade de La Vienne Dynamique, recouverte d’un immense rideau d’eau. Notre pass premium nous permet d’entrer directement dans la salle où commence immédiatement un pré-show sur mur d’eau, sympathique mais dispensable. Dans la salle principale nous attendent des sièges dynamiques, montés par 4 sur des simulateurs tout droit sortis des années 90. Les mouvements, un peu brusques et saccadés, se synchronisent à un drôle de film projeté en 2D sur un écran classique, avec quelques effets sur les murs latéraux, mais l’immersion reste limitée, et le tout ne ressemble qu’à une sorte de long film publicitaire sur la Vienne, un peu ringard.
On prend alors un peu plus le temps d’explorer le parc, vraiment beau sous le soleil, et on tombe par hasard sur les Vélodos, de gros tricycles flottant sur l’eau. Je n’en ai jamais fait et je me souviens en avoir souvent mis dans mes parcs sur Roller Coaster Tycoon, alors on décide d’essayer pour le fun et pour faire un break des écrans !
C’est alors qu’une séance du nouveau spectacle Les Mystères Du Cube va bientôt commencer. Notre pass premium nous donne un accès garanti, mais avec une salle à moitié vide, ça ne sera pas franchement utile. Une fois encore, c’est un opérateur qui va (tenter de) nous mettre dans l’ambiance en lisant quelques phrases de script pour simuler une discussion avec un personnage sur écran… pas franchement convaincant. Le spectacle en lui-même reste extrêmement simpliste, avec pour seul décor un mapping vidéo de l’espace scénique, et pour seuls personnages trois acrobates. C’est assez conceptuel, bien pensé, avec de belles performances, mais aussi un grand sentiment de vide, dommage.
On enchaîne avec l’autre spectacle du parc : iMagic, vendu comme « un spectacle de magie digne des plus grandes scènes de Las Vegas. » Pour moi, on est clairement dans la surenchère. Un seul tour se révèle réellement incroyable, le reste flirte avec le sympathique et les trucs se devinent facilement.
On se promène encore un peu dans le parc, glace à la main, avant de se diriger vers Chocs Cosmiques, un film présenté dans un planétarium. Un grand classique, mais toujours efficace, très immersif et qui a le mérite de vulgariser le big bang. Je regrette seulement qu’on nous survende la présence aux commentaires de Lorant Deutsch, qui n’est qu’une anecdote, et qu’encore une fois ce ne soit qu’un film acheté par le parc, et donc pas inédit.
L’air de rien le temps passe tout doucement et on a encore des entrées pass premium à utiliser, alors on retourne de l’autre côté du parc pour refaire Arthur l’Aventure 4D et Danse Avec Les Robots, en coupant des files de 40 minutes. Sans être exceptionnelles, les deux restent de belles attractions amusantes à refaire.
Arrive l’heure du dîner que l’on attend avec impatience, puisque l’on avait repéré la formule buffet à volonté du restaurant La Table d’Arthur ! La formule à 24€ inclut un large choix d’entrées froides, un buffet chaud plus restreint mais délicieux, un buffet des desserts à tomber, de l’eau minérale, des vins et des jus de fruit, le tout à volonté. La décoration reste moderne et simple, mais on a profité de la terrasse au soleil. Ce n’est certes pas une vraie expérience immersive de parc à thème, mais c’est un excellent buffet pour un prix très honnête, on n’a vraiment pas été déçu !
On prend le temps de digérer en s’allongeant dans l’herbe, puis on fait un petit tour du parc dans la lumière particulière du crépuscule en passant par la Gyrotour, qui offre de belles vues sur le parc.
Et pour terminer cette belle journée de découverte, on se dirige vers l’immense amphithéâtre où aura lieu, dans 30 minutes, le nouveau spectacle La Forge Aux Etoiles, créé par le Cirque Du Soleil, le moment que j’attends avec impatience !
A 22h30 les lumières s’éteignent, la musique commence… et c’est une immersion totale dans un autre monde ! Un monde imaginaire, électronique, enchanteur, poétique, où, en compagnie de la jeune et curieuse Nébula, on rencontre des personnages aussi drôles qu’attachants. A la fois familiale et mature, l’histoire s’apparente à un conte moderne qui nous emporte dans cet univers étonnant, jusqu’à un final tout en lumière et à une conclusion qui laisse rêveur.
Les effets sont superbes : fontaines, écrans d’eau, projections, lumières, pyrotechnie, et feux d’artifice se mettent au service de l’histoire et nous en mettent plein les yeux jusqu’à un final grandiose. La musique électronique est en phase avec l’histoire imaginée par le Cirque du Soleil, mais aussi avec l’architecture et la thématique du parc. Le tout respire la poésie, la douceur et la magie.
Le spectacle est vendu comme une « féerie nocturne » et la promesse est tenue, sans aucune fausse note : j’ai été émerveillé du début à la fin. C’est essentiellement pour ça que j’étais venu, et ça a été mon vrai coup de cœur !
Il est 22h50, le parc ferme ses portes et les visiteurs se dirigent lentement vers la sortie… mais pas nous ! On emprunte la passerelle menant directement à l’Hôtel du Futuroscope, un 2 étoiles sans thématique ni prétention qui nous permet de profiter pleinement du parc. Le check-in est rapide, on récupère notre valise arrivée depuis la gare TGV et on s’installe pour une nuit réparatrice avant de commencer une deuxième journée !